Familles ayant possédé le château de Marcoux

 

 

Les TEYSSIER

 

Première famille « paysanne » à posséder Marcoux, les Teyssier illustrent les bouleversements sociaux issus de la Révolution et l'affirmation d'une bourgeoisie rurale enrichie par la rente foncière. Propriétaires au Mas de Tence où ils ont des attaches anciennes, les Teyssier ont peut-être travailler pour les anciens propriétaires de Marcoux au début du XVIIe (ou même avant) ; même si la fréquence du patronyme interdit des déductions hâtives, on trouve un Pierre Teyssier possèdant des terres et une maison au Mas-de-Tence estimés à 560 livres par le compoix de 1611 : certains de ces biens correspondent à ceux recensés par le cadatre du XIXe siècle au nom de Jean-Pierre Teyssier. La famille semble avoir atteint une certaine aisance dès la fin du XVIIe siècle : on trouve, dans le dossier conservé aux archives, des documents mettant en scène Jean Teyssier, fils de Jacquet Teyssier et de Françoise du Crouzet, époux de Anne de Viricel, en litige avec Isabeau Pinha et Pierre Varilhon, son fils, de 1685 à 1715. En 1692, son frère Marcellin Teyssier, épouse Catherine Joubert de Chazalet, deux ans après Marcellin, « laboureur à Chazalet », rédige son testament chargeant son épouse de transmettre ses biens à leur fille Françoise.

En juin 1791, (Jean-)Pierre Teyssier profite de la vente des biens nationaux pour étendre ses possessions par l'achat du domaine de Jamillon, qui assurait jusque là l'entretien de la chapelle du Mas de Tence (donation faite par les petits-fils de Louise de Romezin et d'Annet de Banne en 1737, le monde est petit !) et ceci pour la somme de 16 700 livres. Sa première épouse (Marguerite Grail) lègue 230 livres aux pauvres de la commune en 1793 et partage le reste entre ses trois fils (Antoine, Jean Antoine, Jean Pierre) et sa fille (Marie). Jean-Pierre se remarie en 1796 avec Marie Varissier. Il a donc au moins une fille et trois garçons : Antoine, devenu prêtre (à St Pal-de-Mons), avait « autant de louis d'or qu'il y a de pierres grosses et petites sur les chemins de Marcoux » selon son collègue Issartel de Montregard, Jean(-Antoine) s'installe au domaine de Cellarier (Vanosc), (Jean-)Pierre à Marcoux et Marie épouse un certain Celle et vit à St Martin-la-Plaine (un de ses fils devient chartreux et meurt en 1871).

 

(Jean-)Pierre, né en 1781, afferme en 1809 son domaine du Mas-de-Tence pour un loyer de 350 francs par an sur 6 ans ; c'est ce même domaine qui est utilisé comme garantie lors de l'achat des terres et du château de Marcoux en 1812 : (Jean-)Pierre Teyssier verse alors 20 000 francs et les 40 000 restants en sept annuités avec un intérêt de 5%. Il s'installe au château et conserve le granger en place.

En janvier 1823, le nouveau maître de Marcoux épouse Jeanne Julie Faurie, il en a 7 enfants dont un seul garçon Jean-Pierre(-Adolphe). Mort en 1840, Jean-Pierre Teyssier prévoit dans son testament des dons aux pauvres du Mas-de-Tence et au curé Péala de Tence, et laisse à son fils un quart des biens et le domaine de Chazalet (lointain héritage du Marcellin Teyssier de 1692 ?). Sa veuve, puis sa fille aînée Caroline, étendent encore les biens de la famille. De sorte que quatre des six filles du couple (une est décédée jeune) n'eurent pas de mal à trouver de « beaux partis ».

En effet, à la fortune et à la respectabilité de la famille des Teyssier « de Mercoux » (on retrouve cette forme archaïsante dans différentes lettres), s'ajoute l'excellente éducation reçue auprès des religieuses de Notre-Dame à Tournon (seule Augustine a fait ses études au Puy, sa soeur Victorine refusant de la mettre dans les mains des religieuses de Tournon avec lesquelles elle avait rompu peu après son retour à Marcoux). Une éducation faite de solides études en histoire, science physique (« nous devons nous faire une réputation là-dessus » selon la directrice sœur Aloysia en 1848), sciences naturelles ou encore italien pour ne citer que les ouvrages dévorés par Hélène, Caroline et les autres aussi bien en pension qu'au château de Marcoux ; mais aussi une formation religieuse centrée sur le culte mariale et encadrée par l'adhésion à une congrégation et la pratique d'exercices spirituels réguliers (méditation dans le silence, examen intérieur, communion fréquente etc). Le fils, après avoir bénéficié de l'enseignement de « Mr Lardon », semble avoir étudié chez les jésuites ; on peut noter que son écriture et sa maîtrise de la langue française sont loin d'être de la même qualité que celles de ses sœurs, pour ne pas dire plus. C'est au nom de cette même excellente éducation qu'Augustine, la cadette, trouve indigne que sa propre fille travaille à l'hôpital de la Charité à Lyon : « elle a eu grande frayeur dans cette maison qui est un véritable Capharnaüm… c'est le refuge de toute la basse classe de Lyon et les religieuses sont toutes pour la plupart des domestiques sans éducation aucune qui vont là pour se faire une position. Caroline [filleule de l'aînée des filles Teyssier] n'était point à sa place dans ce milieu recruté parmi la domesticité, elle a du bien souffrir avec ces filles sans éducation aucune », en revanche elle trouverait très intéressant de la voir devenir institutrice « à 1 500 francs ».

 

A l'occasion du mariage d'Hélène, en mars 1857, Julie Faurie, « rentière à Marcoux », donne à quatre de ses filles 8 000 francs chacune (Caroline, Marie, Hélène et Victorine déjà mariée), Hélène recevant en plus 2 000 francs pour son trousseau.

Dés octobre 1860, par une donation anticipée de Julie Faurie (morte seulement le 7 février 1868 à Marcoux), les enfants se partagent l'héritage. Adolphe reçoit le domaine de Marcoux avec le château et un quart du préciput. Caroline-Claudine, restée célibataire après avoir renoncé à devenir religieuse, continue de vivre à Marcoux, dans une des deux maisons construites en 1842 (l'autre allant à son frère et constituant sans doute l'extension actuelle du château), avec la domaine de Pouyats, venu des Faurie et situé près du col de Rouvey en zone forestière ; elle y ajoute celui dit de "la scierie de Boissy" qu'elle acquiert en 1864 pour 15 000 francs, proche des Maisonnettes en face de Marcoux, il avait appartenu aux Baud puis aux de Banne (avec bois, moulin et scierie). Victorine Ursule, qui a épousé, vers 1855-1856, Martin Thomas Rogues, riche négociant en dentelles au Puy, reçoit 8 000 francs de soulte et Besseas : ce domaine forestier, apporté par Julie Faurie et voisin de celui de Pouyats, se situe à deux jours de voyage du Puy et s'avère peu pratique pour les Rogues malgré sa rentabilité, il est évalué à 30 000 francs. Martin Rogues s'occupe beaucoup des affaires de la famille Teyssier, au point de se fâcher avec la sienne, et continue de rendre service même après la mort de son épouse en 1869. Hélène reçoit les domaines de Bourbe et Jamillon (au Mas de Tence), elle a épousé son cousin Jean Teyssier, de Cellarier (commune de Vanosc) qui a apporté 4 domaines évalués à 24 000 francs. Marie, épouse de Jean-Marie Sovignet grand propriétaire à la Malconnière (St Régis-du-Coin) puis à Labourier (Riotord), obtient Chazalet et Salette plus 13 000 francs de soulte ; avec Rogues, Sovignet va aussi se mettre au service des intérêts de la « maison de Marcoux ». Enfin la plus jeune, Augustine, désignée comme rentière à Marcoux en 1860, hérite du domaine de Robec (à l'ouest de Montregard) évalué à 25 000 francs ; elle épouse Bayet, propriétaire à St Nizier-de-Fornas (commune de St Bonnet-le-Château, dont il est maire en 1870 avant de connaître des revers de santé et de fortune). Une autre fille, Euphrasie était déjà décédée vers 1855.

 

Dès la fin des années 1840, vers l'âge de 25 ans, la fille aînée Caroline a assumé le rôle de « chef » de famille pour « la maison de Marcoux », rôle qu'elle a gardé jusqu'à sa mort en 1877 : sa mère ne fait pas preuve d'une grande énergie, selon son gendre Rogues, et le fils unique, né vers 1836 et de santé assez fragile, ne semble s'occuper vraiment des affaires de Marcoux que passé la trentaine.

Comme toutes les filles Teyssier, Caroline est passée par Tournon et y est même retournée en vue d'une entrée en religion. Mais alors qu'elle semblait se résigner à « perdre sa liberté », elle a finalement renoncé expliquant à sa famille, avec une certaine diplomatie, « je suis certes au couvent pour y rester. Mais surtout ne vous gênez pas, vous pouvez parfaitement vous y opposer, l'état des affaires vous fournira un prétexte très raisonnable et que tout le monde approuvera », et insistant que dans le cas contraire il faudrait envisager une paiement immédiat de sa « dot d'entrée en religion », argument de grand poids en cette période de mauvaises affaires. Elle va donc se consacrer à la direction du petit monde de Marcoux du début des années 1850 jusqu'au début des années 1870.

Soucieuse de préserver la position sociale et la fortune de la famille, elle a organisé avec grand soin les mariages de ses sœurs. Pour Victorine au moins quatre prétendants, recommandés par des personnes de confiance, ont été refusés entre 1849 et 1853 : un cousin Abrial jugé trop jeune et « mieux pour Hélène », un certain Escurel, fils d'un tanneur d'Annonay, Louis Bosc ancien élève du collège de Tournon et ayant un domaine « où il y a de la feuille pour 15 ou 25 onces de ver à soie » selon un prêtre de Tournon, et Brunel du Monastier qui vint deux fois à Marcoux en vain ; la riche famille Rogues, négociants en dentelles, obtint le suffrage de Caroline (au moindre coût pour le patrimoine des Teyssier, des âmes charitables ayant pourtant mis en garde la famille Rogues qu'elle ne verraient jamais l'argent des Teyssier). Hélène fut heureusement casée en 1857 après avoir donné bien du soucis à son beau-frère Rogues, l'échos de son « inconduite » et de ses dépenses étant arrivé jusqu'au Puy, associant Caroline dans le « déshonneur et la honte », signe que « Dieu les avait abandonnées » au fond de « l'abîme où elles avaient glissé ». En fait ce qui était en jeu, au-delà d'un comportement peut-être trop « libre » des deux sœurs, était surtout la gestion du patrimoine ainsi que le montre la lettre qu'il adresse à son épouse Victorine dépêchée sur place :

« si la rumeur est juste, les deux sœurs ont perdu la tête ! C'est d'autant plus malheureux pour nous que cela ne nous enrichit point […] Puisque les choses vont si mal tu dois faire comprendre à tes oncles et à ta Mère que nos intérêts sont en danger […] Il faut empêcher de laisser manger son avoir par ceux qui ne veulent rien faire et ceux qui prennent leur plaisir […] Demandes la note des propriétés de ton Père, le revenu qu'elles rendent, le nom des fermiers […] je vois que tous les revenus se mangent, elles nous ont donné très peu de choses, c'est ton intérêt personnel, en laissant gouverner comme elles le font elles mangent le nôtre ».

Il n'hésite pas à invoquer les cendres du Père, pour lequel seul l'honneur était un bien durable, et le coeur d'Euphrasie, « que Caroline aimait tant », qui crie du fond de sa tombe, pour conclure que « je ne voudrais pas pour tous les biens du monde avoir leurs idées et surtout leur existence méprisable ! ». La violence et le caractère définitif de ce jugement (daté de janvier 1857) n'empêchent pas une réconciliation totale sitôt le mariage d'Hélène arrangé et les intérêts financiers de la famille préservés, Rogues rendant un hommage appuyé au savoir faire de Caroline dont le succès a surpris tout le monde (en avril 1857). Que se passait-il à Marcoux et quels comportements pouvaient à ce point choquer ce bon bourgeois catholique, pour qui honneur, religion et affaires semblaient indissociables ?

Marie et Augustine semblent avoir causé moins de soucis. Tous ces mariages reposent sur des contrats assez drastiques voulus par Caroline ; son objectif est de préserver le patrimoine des Teyssier en bloquant toute vente des domaines figurant dans les dots de ses sœurs. Ceci lui vaut des paroles très dures de son beau-frère Rogues lorsque, pour soulager son endettement dus à des placements immobiliers risqués au Puy et en Angleterre, il veut vendre le domaine de Bessias contre promesse de verser l'équivalent en argent à son héritière, sa fille Julie. Pour Caroline la terre présente plus de garanties que de tels placements et doit se maintenir dans la famille. Les mêmes reproches lui sont adressés post-mortem par Augustine pour le domaine de Robec qu'elle ne put vendre même dans les pires revers de fortune.

Caroline s'est aussi occupé de son frère (simplement appelé « Teyssier » par ses sœurs), aussi bien dans le choix de ses études que lorsque sa santé l'exigeait : elle l'accompagne à Aix-les-Bains et Vichy pour lui faire prendre les eaux, vole à son secours lorsqu'il tombe gravement malade à Melun au retour d'un voyage à Paris en 1859.

Comme l'écrit sa sœur Augustine, Caroline est « la souche de la famille de qui je devais apprendre les revers et les succès de chacun des miens ». Jusqu'à sa mort, elle régente son monde depuis Marcoux où elle est entourée de 5 à 6 domestiques (ce que lui envie sa sœur Augustine en 1868). Elle place des capitaux (en Bons d'Etat plus sûrs), sert d'intermédiaire à son beau-frère Rogues pour superviser le travail de quelques dentellières des environs (jouant plus ou moins le rôle des traditionnelles « leveuses » de l'industrie dentellière ponote) ou lui trouver des bailleurs de fonds à 4% au lieu des 5% de la banque, rachète une créance de son autre beau-frère, Sovignet, pour écarter toute menace contre le patrimoine familiale, elle préfère prêter 7 000 francs (à 4%) que de laisser partir des terres en des mains étrangères. Elle s'occupe aussi de la vente des bestiaux, ainsi que de la « conduite » et de la vente des « buttes de bois » à Firminy. en 1863, elle n'hésite pas à investir 15 000 francs dans l'achat du domaine de Boissy pour y exploiter les bois et profiter de la présence du moulin et de la scierie ; celle-ci permet de traiter à moindre frais sa production, une pratique très développée en Haute-Loire par les propriétaires forestiers. Cette scierie s'ajoute à celle de Marcoux, propriété de son frère. C'est aussi elle qui contrôle les travaux d'extension du château au point que sa mère préfère tout arrêter en son absence, car seule Caroline saura diriger les ouvriers et faire taire les critiques.

Mais son horizon ne se limite pas à l'espace restreint de Marcoux. Joignant l'utile à l'agréable, Caroline profite de son séjour parisien de 1859 pour aller au théâtre et visiter seule la capitale, suivant les conseils éclairés du curé Issartel de Montregard, véritable guide touristique du Paris haussmannien. En 1867, son beau-frère Rogues n'hésite pas à l'inviter à le suivre à l'Exposition universelle puis à Londres, ce qu'elle ne peut accepter malgré un intérêt évident pour cet « évènement unique ». Enfin, elle suit avec intérêt, à travers le « Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire », la guerre de 1870 et les bouleversements politiques qui s'en suivent ; Rogues, qui la classe parmi les rares « dames qui sont au courant de la politique », l'incite à prier Dieu pour les nouveaux dirigeants de la jeune République. On est loin de la condamnation sans appel de 1857, et pourtant on n'a pas l'impression que ce soit la belle-soeur qui ait changé de comportement : en 1874, le curé Issartel, lui demande si elle désire « garder son banc à l'église, car (il ne peut) en disposer sans son avis ni le laisser inoccupé ».

Avec Caroline, le château est aussi le lieu d'accueil des neveux et nièces à la belle saison ou lorsque la maladie menace les petites villes du voisinage. Ainsi en février 1866, alors que le croup fait des ravages parmi les enfants de Montregard (6 morts en une semaine) et de Riotord, Caroline s'occupe comme une mère des deux fils Sovignet, les tenant, avec inquiétude malgré un apparent fatalisme, à l'écart du mal, et avouant qu'elle se sentira bien seule sans eux. Il est vrai que l'hiver à Marcoux est souvent synonyme d'isolement durable.

Seule la maladie (elle est asthmatique) a freiné son activité quelques mois avant sa mort, lorsqu'elle se décide à aller habiter chez sa sœur Marie pour fuir les rigueurs de l'hiver de Marcoux. C'est là qu'elle meurt en janvier 1877 ayant instauré Marie sa légataire universelle et ayant pourvu de quelques milliers de francs ses neveux et nièces.

 

(Jean-Pierre) Adolphe Teyssier, rentier du sol vivant au château de Marcoux, semble ne prendre son domaine en main que vers 1870 : en 1872 il l'afferme pour environ 1600 francs par an (c'est tout de même Caroline et Sovignet qui trouvent le fermier) et vit de ses rentes. Cela lui laisse le temps de s'intéresser aux affaires communales et, comme membre du conseil municipal, il sonne le rappel des Teyssier pour s'opposer à un projet d'extension de Montfaucon aux dépends de Montregard : les intérêts financiers de la famille pouvant être menacés par ceci (1879).

Après avoir fréquenté « sa belle Catherine » (1867) et connu quelques déboires avec ses servantes dont la rumeur se fit l'échos jusqu'au Puy (1870), il a finalement épousé Euphrasie Marie Fayard, sœur de l'abbé Fayard qui fut curé de Montregard dans les années 1880, puis professeur à Toulon (vers 1890) et à Paris (vers 1893). Ce mariage est assez mal vu du clan Teyssier, d'autant que le couple ne semble pas avoir été des plus unis : dès 1878 Rogues vient au secours de la jeune épouse qui, abandonnée sans le sou au Puy par son mari, déclare à son beau-frère avoir été marié de force par ses parents ; Rogues, devenu moins indulgent, trouve ladite épouse « toujours aussi légère » en 1893 malgré un « éloge pompeux de sa sœur par l'abbé Fayard », et il conclut : « du reste cela se comprend qu'il n'en dirait pas du mal à cause qu'elle est rentrée dans la famille Teyssier et que les Fayards ne sont point considéré dans le pays ». A cette époque les châtelains de Marcoux reste une des familles importantes de la région, dont la fortune et les alliances pèsent lourd, beaucoup plus que les trois hectares de terres, vers Montregard, récupérés par Teyssier de la part de Firmin Fayard.

Adolphe Teyssier ne semble pas avoir eu d'héritier pour reprendre le domaine, malgré la naissance d'une fille en 1879, dont la communion en 1890 donna lieu à de « grands festins à Montregard », avec prêche de l'abbé Fayard ; ces excès, bien peu dans la tradition Teyssier, firent craindre à la famille, informée par une cousine, qu' « on ne mange son bien à notre pauvre frère Teyssier » à qui « on fait croire blanc où c'est noir ». Un document du service des hypothèques d'Yssingeaux indique pourtant qu'en 1902 ledit Teyssier, époux d'Euphrasie Fayard, n'a pas d'hypothèque inscrite contre lui : la défense du patrimoine est bien restée une priorité malgré les inquiétudes soulevées par la vie de Teyssier.

En mauvaise santé et soucieux de ne pas voir partir le domaine en des mains étrangères, il le vend dès juillet 1905 à son cousin, Paul Faurie habitant à la Faurie (St Pierre-sur-Doux) ; c'est là qu'il meurt le 1er février 1906, il est enterré à Montregard. Les biens au nord de Montregard, venus des Fayards, font retour à la veuve.

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